Si Loin Si Proche, à la découverte du monde

Elouan Chovet

2/22/20252 min read

Le festival de cinéma Si Loin, Si proche représente les peuples Vietnamiens, Cambodgiens et Laotiens. Organisé à Noisiel, le lieu est à lui même une invitation au voyage. Construit sur les vestiges d’une ancienne ferme de chocolaterie, y repose en son sein des salles de spectacles, de cinéma, un centre d’art contemporain ainsi qu’une médiathèque.

Le cinéma d’Asie du sud-est avec une production d’une moyenne de 50 films par an est encore balbutiant et peine à trouver sa place dans le paysage cinématographique. Cependant, il n’en demeure pas moins d’une grande richesse. Un richesse qui réside surtout dans sa sincérité frappante. Les documentaires plus ou moins brut que sont A propos de mon père et Pol Pot Dancing témoignent d’une douleur qu’il faut soulager. Douleur d’un génocide qui continue de dévaster et d’effacer des familles. Et quand Guillaume Suon (A propos de mon père) veut montrer la violence, il fait appel à la réalité: en réduisant le découpage à son strict minimum, il fait jaillir la réalité dans chaque plan. Cette femme qui essaie de retracer le chemin funeste de son père nous interroge par son unique présence et par la sobriété du choix de Suon. Tandis que de son côté Pol Pot Dancing utilise en montage parallèle les scènes de danses pour riposter contre l’oppression de Pol Pot envers les artistes. Scènes qui nous montre la beauté comme seul rempart lorsque l’horreur frappe. On découvre alors que le cinéma dans les contrées sud-asiatiques est utilisé comme un outil vers le dialogue, la protestation et surtout comme un moyen d’imprimer un héritage historique en le figeant par la lumière.

En cinéma émergent les expérimentations sont donc toujours un témoignage important pour comprendre un peuple. Et ses avec ses courts-métrages que le Laos se révèle comme une pays en transition, tiraillé entre modernité, menace écologique et transmission ethnique. On découvre à travers l’oeil de ces jeunes cinéastes un monde en mouvement qui se réfère sans cesse à son passé. Un mouvement qui est central et omniprésent dans la forme des courts. On se déplace continuellement, que ce soit à pied ou en scooter. Et le temps qu’il soit passé ou futur est toujours traité par des jeux de montage. Un cinéma donc en pleine naissance qui gesticule de belles promesses.

Ce festival est une belle preuve que le cinéma peut servir à montrer le monde au monde. Il est l’une des meilleures façon de rencontrer l’autre et de le comprendre. Un miroir qui reflète le monde sous toutes ses coutures.

Elouan Chovet